VILLENEUVE : LE SUPERBE RESTAURANT " LE VILLA NOVA " A FERME SES PORTES
Enquête de Txomin Hirigoyen et Michel Baqué.
Même si on savait que les débuts de cette entreprise de restauration avaient été difficiles, les clients qui connaissaient l'établissement ne pensaient pas que les patrons, Monique et Jean-Luc Gimenez allaient cesser d'exercer après à peine un an d'activité.
D'après Michel Baqué, qui fut technicien supérieur d'hôtellerie et restauration, il semblerait que l'étude dite « mercatique » et son analyse n'avait peut-être pas été établie par rapport à l'esprit Villeneuvois. En effet, le villeneuvois vit semble-t-il dans un passé dont il n'arrive pas à se défaire, le villeneuvois pensait qu'il allait revivre des heures qu'il avait connu dans sa jeunesse au Café des fleurs, un endroit où se rencontraient les jeunes et moins jeunes pour des apéros festifs et bruyants. Déjà, le fait d'avoir modifié le nom de Café des fleurs, (ou en observant la terrasse on remarquait l'absence de fleurs.....), en Villa Nova n'engageait pas le villeneuvois à pousser la porte, et se rendre compte de visu que ce qui était devenu une ruine qui enlaidissait le centre ville, avait donné naissance à un très bel établissement en gardant les vieilles pierres et en faisant rejaillir des superbes cintres de fenêtres disparus sous de nombreuses couches d'enduit de façade.
En fait on pourrait penser que c'était presque trop beau pour ce village vieillissant, d'autant que les tarifs à l'ouverture paraissaient bien trop élevés, en oubliant toutefois qu'il s'agissait de proposer des repas gastronomiques. Pour cela, Monique Gimenez, qui pratiquait dans son gîte des Cévennes, une cuisine classique et traditionnelle de terroir, fit venir durant quelque temps un chef de cuisine, classé meilleur ouvrier de France, pour apporter un plus à ce qu'elle voulait offrir au Villa Nova.
Malheureusement, rapporte Txomin Hirigoyen, les tarifs, même si ils étaient en rapport avec la qualité des mets, étaient beaucoup trop élevé pour Villeneuve. Il aura fallu de nombreux mois pour que cela soit rectifié, mais dans l'esprit du consommateur, restait l'image d'un tarif élevé. Pourtant, Jean-Luc Gimenez qui avait senti le frein financier avait mis en place des menus particulièrement abordables en dessous de 15 € et une carte qui avoisinait les 25 €. Et effectivement depuis quelques mois, la clientèle était plus nombreuse et semble-t-il se fidélisait.
Au cours de notre enquête nous avons appris le montant du loyer excessivement élevé, et qui aurait demandé un effectif client plus important pour en assumer le paiement. Dans un autre ordre d'idées, il semblerait qu'une méconnaissance du milieu hôtelier dans la municipalité, a provoqué quelques distensions, qui se sont traduites par des interdictions de stationner même pour les fournisseurs qui devaient décharger les commandes. On pourrait se poser la question du tarif du mètre carré de terrasse, qui est le triple des autres établissements villeneuvois avec terrasse, et pratiquement le double d'une terrasse centre-ville de Montpellier, drôle de méthode pour apporter une aide à un établissement nouvellement créé.
C'est une altercation récente, rapportée par Aldo Creveli courant décembre sur notre blog, qui a décidé le couple de restaurateurs, qui se trouvait en redressement judiciaire ( et non en liquidation comme le bruit courrait ) mais qui aurait donc pu continuer son activité, d'abandonner face à de trop nombreuses pressions, au grand dam de nombreux clients surpris par cette fermeture impromptue et signalée par une note de service laconique affichée derrière les vitres du Villa Nova (voir photo ci-dessous).